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transports frénétiques à son logis dans le village. Il employa les plus puissants révulsifs que lui suggéra sa
science médicale. Enfin, elle revint à la vie. Elle reconnut son sauveur, et resta avec lui jusqu'à ce que peu à
peu elle eût recouvré ses premières forces. Son coeur de femme n'était pas de diamant; et cette dernière leçon
d'amour suffit pour l'attendrir. Elle en disposa en faveur de Bossuet. Elle ne retourna plus vers son mari, mais
lui cacha sa résurrection, et s'enfuit avec son amant en Amérique. Vingt ans après, ils rentrèrent tous deux en
France, dans la persuasion que le temps avait suffisamment altéré les traits de la dame, pour qu'elle ne fût plus
reconnaissable à ses amis. Ils se trompaient; car à la première rencontre monsieur Renelle reconnut sa femme
et la réclama. Elle résista; un tribunal la soutint dans sa résistance, et décida que les circonstances particulières
jointes au long espace de temps écoulé, avaient annulé, non seulement au point de vue de l'équité, mais à celui
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Derniers Contes
de la légalité, les droits de son époux.
Le «Journal Chirurgical» de Leipsic périodique de grande autorité et de grand mérite, que quelque éditeur
américain devrait bien traduire et republier rapporte dans un de ses derniers numéros un cas analogue
vraiment terrible.
Un officier d'artillerie, d'une stature gigantesque et de la plus robuste santé, ayant été jeté à bas d'un cheval
intraitable, en reçut une grave contusion à la tête, qui le rendit immédiatement insensible. Le crâne était
légèrement fracturé, mais on ne craignait aucun danger immédiat. On lui fit avec succès l'opération du trépan.
On le saigna, on employa tous les autres moyens ordinaires en pareil cas. Cependant, peu à peu, il tomba dans
un état d'insensibilité de plus en plus désespéré, si bien qu'on le crut mort.
Comme il faisait très chaud, on l'ensevelit avec une précipitation indécente dans un des cimetières publics.
Les funérailles eurent lieu un jeudi. Le dimanche suivant, comme d'habitude, grande foule de visiteurs au
cimetière; et vers midi, l'émotion est vivement excitée, quand on entend un paysan déclarer qu'étant assis sur
la tombe de l'officier, il avait distinctement senti une commotion du sol, comme si quelqu'un se débattait sous
terre. D'abord on n'attacha que peu d'attention au dire de cet homme; mais sa terreur évidente, et son
entêtement à soutenir son histoire produisirent bientôt sur la foule leur effet naturel. On se procura des bêches
à la hâte, et le cercueil qui était indécemment à fleur de terre, fut si bien ouvert en quelques minutes que la tête
du défunt apparut. Il avait toutes les apparences d'un mort, mais il était presque dressé dans son cercueil, dont
il avait, à force de furieux efforts, en partie soulevé le couvercle.
On le transporta aussitôt à l'hospice voisin, où l'on déclara qu'il était encore vivant, quoique en état d'asphyxié.
Quelques heures après il revenait à la vie, reconnaissait ses amis, et parlait dans un langage sans suite des
agonies qu'il avait endurées dans le tombeau.
De son récit il résulta clairement qu'il avait dû avoir la conscience de son état pendant plus d'une heure après
son inhumation, avant de tomber dans l'insensibilité. Son cercueil était négligemment rempli d'une terre
excessivement poreuse, ce qui permettait à l'air d'y pénétrer. Il avait entendu les pas de la foule sur sa tête, et
avait essayé de se faire entendre à son tour. C'était ce bruit de la foule sur le sol du cimetière, disait-il, qui
semblait l'avoir réveillé d'un profond sommeil, et il n'avait pas plus tôt été réveillé, qu'il avait eu la conscience
entière de l'horreur sans pareille de sa position.
Ce malheureux, raconte-t-on, se rétablissait, et était en bonne voie de guérison définitive, quand il mourut
victime de la charlatanerie des expériences médicales. On lui appliqua une batterie galvanique, et il expira tout
à coup dans une de ces crises extatiques que l'électricité provoque quelquefois.
A propos de batterie galvanique, il me souvient d'un cas bien connu et bien extraordinaire, dans lequel on en
fit l'expérience pour ramener à la vie un jeune attorney de Londres, enterré depuis deux jours. Ce fait eut lieu
en 1831, et souleva alors dans le public une profonde sensation.
Le patient, M. Edward Stapleton, était mort en apparence d'une fièvre typhoïde, accompagnée de quelques
symptômes extraordinaires, qui avaient excité la curiosité des médecins qui le soignaient. Après son décès
apparent, on requit ses amis d'autoriser un examen du corps post mortem; mais ils s'y refusèrent. Comme il
arrive souvent en présence de pareils refus, les praticiens résolurent d'exhumer le corps et de le disséquer à
loisir en leur particulier. Ils s'arrangèrent sans peine avec une des nombreuses sociétés de déterreurs de corps
qui abondent à Londres; et la troisième nuit après les funérailles le prétendu cadavre fut déterré de sa bière
enfouie à huit pieds de profondeur, et déposé dans le cabinet d'opérations d'un hôpital privé.
Une incision d'une certaine étendue venait d'être pratiquée dans l'abdomen quand, à la vue de la fraîcheur et
de l'état intact des organes, on s'avisa d'appliquer au corps une batterie électrique. Plusieurs expériences se
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succédèrent, et les effets habituels se produisirent, sans autres caractères exceptionnels que la manifestation, à [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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