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était une science, on ne pouvait le soupçonner, pas plus qu aucune
autre science, de menacer la foi chrétienne !
L École de Francfort
L École de Francfort naît en Allemagne en 1923. Après une « première
semaine de travail marxiste » à Ilmenau en Thuringe, les intellectuels
Lukacs, Korsch, Pollock et Wittfogel se proposent de dégager la notion
d un marxisme vrai et pur. Avec l avènement du national-socialisme,
l École doit s exiler : à Paris dès 1933, puis à Genève, à Londres, aux États-
Unis. Elle ne reviendra en Allemagne qu en 1950 puis fondera aux États-
Unis la New School of Social Science de New York.
L École de Francfort s inscrit dans la théorie critique de l aliénation du
jeune Marx ; elle s écarte du matérialisme dialectique ou historique,
jugeant le déterminisme historique inhérent au matérialisme trop naïf
et trop rigide, c est-à-dire trop peu culturel.
Horkheimer, directeur du premier Institut à l origine de l École (1931)
parla très tôt de mise en Suvre d une théorie « critique ». Après la
période de l exil, Théodor Adorno remplace Horkheimer à la direction et
ouvre l École à l esthétique musicale. Mais avec Marcuse, l École élabore
une critique expresse de l « homme unidimensionnel » produit par le
système industriel moderne. On retrouve le même genre de thèmes
dans la Condition de l homme moderne d Hannah Arendt, disciple de
Heidegger.
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C h a p i t r e 5 . Q u e l q u e s p h i l o s o p h e s m a r x i s t e s
© Eyrolles Pratique
De son côté, Walter Benjamin s intéresse à l art (au baroque allemand
surtout), et Erich Fromm à la psychanalyse et à la pédagogie. Jürgen
Habermas, philosophe de grande renommée, appartient quant à lui à
une génération d héritiers avec sa théorie de l action de communication
comme substance de l historique.
Les diverses orientations de l École de Francfort renvoient à la critique
de la politique comme instrument de domination évoquée au début du
présent livre. L héritage philosophique de Marx, fondamental dans
l évolution de la pensée marxiste, est ici à l opposé des reconstructions
rigides auxquelles s est livrée la pensée soviétique (et la pensée
communiste en général) jusqu à secréter une idéologie d État. Avec
l École de Francfort, on peut parler d un « marxisme critique du
marxisme », c est-à-dire d une critique du marxisme courant de cette
longue époque.
Marx auj ourd hui
Dans le prolongement de ce courant de l École de Francfort, tout
un pan de la phénoménologie manifeste le prix de l altérité, à la
manière de Levinas et de RicSur, faisant perdurer ainsi l anthro-
pologie dialectique de Marx. L influence de la pensée de Marx est
aussi perceptible dans la revue et la collection « Actuel Marx »,
rattachées à l Université de Nanterre avec des personnalités
comme Jacques Bidet, Jacques Texier, etc. Beaucoup plus
proche du parti communiste, on trouve « Espaces Marx » qui a
aussi voulu s inscrire dans une perspective critique à la suite du
mouvement social de 1995 face à l idéologie ultralibérale : son
but serait « d explorer, confronter, innover dans la ligne d une
transformation sociale émancipatrice d humanité ». Le mot-clé
est ici « émancipation ». À coté de ces groupes de réflexion sur le
marxisme, il y a aussi des penseurs de philosophie politique
contemporaine comme Rawls, Taylor ou Sandel qui revisitent et
réaniment, dans une perspective sociale et politique qui leur est
propre, les grandes étapes de la pensée de Marx.
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Marx et le marxisme
© Eyrolles Pratique
Chapitre 6
Les figures majeures
du marxisme
Les premiers développements
du marxisme
L Allemagne
Faisons toutefois retour au XIXe siècle, au lendemain de la mort de Marx.
C est d abord en Allemagne que se fait sentir l influence des idées du
Manifeste du Parti communiste et du Capital. La social-démocratie naît
au congrès de Gotha, en 1875, de la fusion du parti de Ferdinand Lassalle
et de celui de Wilhelm Liebknecht et August Bebel. Ces partis n emprun-
tent certes encore que quelques thèmes au marxisme. Celui de
Liebknecht et de Bebel a commencé à se nourrir de pensée marxiste lors
du congrès d Eisenach en 1869.
Ensuite, le parti issu de la fusion de 1875 va être traqué sévèrement par
Bismarck de 1878 à 1890, contraint à une quasi-clandestinité. Il faudra
attendre 1891 pour qu il prenne son essor.
L Autriche
À partir de 1904, l Autriche secrète une école de pensée très originale
avec des personnalités éminentes comme Max Adler, Rudolf Hilferding,
Karl Renner ou Otto Bauer. Ils traitent en particulier du problème des
nationalités  nous sommes dans le vaste Empire austro-hongrois 
dans le contexte de l universalisme marxiste, problème qui resurgira par
ailleurs avec Lénine et Staline en Russie.
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C h a p i t r e 6 . L e s f i g u r e s m a j e u r e s d u m a r x i s m e
© Eyrolles Pratique
La France
En France, les influences sont multiples avec Babeuf, Blanqui ou
Proudhon. Mais bientôt les guesdistes vont se distinguer par une voca-
tion plus authentiquement marxiste (Jules Guesde et Paul Lafargue ont
en effet connu Marx personnellement).
Le premier parti français qui se proclame internationaliste (collectiviste)
et qui vise la prise du pouvoir est le Parti ouvrier français, qui voit le jour
entre 1890 et 1893. C est probablement le premier parti moderne qu ait
connu la France.
L Italie
Le Parti des travailleurs italiens naît, de son côté, en 1892, mais le
marxiste Antonio Labriola refuse de se rendre au congrès de fondation [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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